BAPTISTIN SPADE

1891-1969

Baptistin Spade
Décorateur - Architecte d'intérieur - Créateur de mobilier

demeure un des grands noms de l’aménagement des paquebots au XXème siècle. Il appartient à la génération formée dans la grande tradition du savoir-faire du mobilier français

 Ici le grand salon du paquebot Liberté

Biographie

 

Table à plateau rectangulaire à fond de marqueterie formant bordure. Le piétement consiste en quatre fûts à colonne droite, ceints d’un jonc en laiton doré. Les pieds reliés deux à deux reposent sur une base rectangulaire. Ensemble de chaises, à dossier ajouré, formant un X dans sa partie centrale. L’assise présente une couverture en tapisserie d’Aubusson, d’après un carton de Baptistin Spade. Chaque siège repose sur un piétement alliant des pieds antérieurs fuselés et des pieds postérieurs en sabre. Enfilade ouvrant par trois vantaux. La façade est décorée d’une marqueterie géométrique, rehaussée dans la partie centrale du vantail médian, d’un décor floral bordé d’une guirlande stylisée. Les colonnes en ressaut, formant les montants, se prolongent jusqu’au sol par quatre pieds fuselés terminés par des sabots en laiton doré.
Fin années 1940 - début années 1950.

 

Biographie

Baptistin Spade

Baptistin Spade est né à Marseille le 13 mars 1891. Il y passe toute son enfance et son adolescence jusqu’à l’âge de dix-sept ans. En 1906, il apparaît dans le registre du recensement communal en qualité de « tapissier en meubles », métier qu’exerçait son père.

Adolescent, il complète son éducation artistique en suivant des cours, notamment à l’Ecole de Beaux-Arts de la ville. Là, il apprend le dessin et la sculpture. En 1908, il remporte le Premier Prix en sculptant un Bacchus Indien. Durant toute sa vie, il témoigne de son goût pour la sculpture qu’il pratique en amateur. A la fin de cette même année, il s’installe à Paris.

En 1910, il s’établit modestement dans le quartier Latin, rue Malebranche (Vème arr.). Son frère cadet, Honoré, le seconde. En 1912, il prend alors la direction de l’entreprise quand son aîné est mobilisé avant de l’être, à son tour, en 1914. Dans cet intervalle, la boutique est transférée dans le très chic XVIème arrondissement. Ce déménagement est la cause première de l’ascension professionnelle des frères Spade, laquelle se manifeste pleinement au début des années 1920. La structure, implantée au n° 80 de la rue de Passy, est fortement active mais petite, concentrée dans une seule pièce principale, servant d’atelier et de magasin. Au fil des baux, nous pouvons constater, mesurant ainsi leurs réussites professionnelles, que la maison « Spade Frères Tapissiers-Décorateurs » loue plusieurs locaux dans le quartier afin d’y établir ses ateliers.

Les années 1930 marquent un tournant important pour l’entreprise et la carrière de Baptistin Spade : il assure la double fonction de tapissier-décorateur et d’homme d’affaires. Cette deuxième partie de sa vie est florissante. En 1932, la prospérité de ses affaires l’emmène à réunir, outre les ateliers d’ébénisterie, de menuiserie, de tapisserie et de laque ainsi que le bureau d’études, un garage – rapidement géré par son frère Honoré -, dans un vaste bâtiment construit à cette fin, rue des Réservoirs (actuellement rue du Commandant Schloesing), près de la place du Trocadéro. Ces ateliers accompagnent désormais la nouvelle boutique de décoration, implantée, non loin de là, en 1930, au n° 80 de l’avenue de la Muette (actuellement 80, avenue Paul Doumer).

La vitrine attire une clientèle hétérogène dont le point commun est un goût pour un mobilier classique, inspiré des répertoires du XVIIIème siècle et du début du XIXème siècle. Baptistin Spade réalise pour ces clients, français ou étrangers, nombre d’aménagements, allant de l’appartement parisien à la villa en passant par des châteaux. Il aménage également des bureaux pour des compagnies de navigation aérienne ou maritime, des banques, des compagnies d’assurance. Le Mobilier National lui commande des ensembles importants pour des ministères et des Légations de France. Il participe à la décoration d’une trentaine de paquebots appartenant à différentes compagnies.

De pair avec cette réussite, il jouit de la reconnaissance de ses confrères qui l’ont porté à la tête de la chambre syndicale des tapissiers-décorateurs. Car, Baptistin Spade est resté un artisan, tirant parti de son art et de sa dextérité. Il n’a participé qu’à de trop rares expositions. De son vivant, il n’a accordé aucun entretien à la presse spécialisée ou non. Baptistin Spade mit fin à son activité vers 1958 laissant à ses fils, Pierre et Georges, la direction de l’entreprise. Il s’éteint le 16 novembre 1969 à Paris.

Aujourd’hui, c’est son petit-fils Didier Spade qui reprend le flambeau au travers de la réalisation d’un nouveau paquebot FRANCE.

 
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Son Style

Baptistin Spade demeure, à l’instar de Jules Leleu, Marc Simon ou André Arbus, un des grands noms de l’aménagement des paquebots au XXème siècle. Comme ces derniers, il appartient à la génération formée dans la grande tradition du savoir-faire du mobilier français.
Les premiers meubles identifiés, à ce jour, datent de 1937. A cette date, Baptistin Spade est âgé de quarante-six ans et possède totalement son métier.
Sa production témoigne de son goût pour le XVIIIème siècle et, dans une moindre mesure, pour les styles du début du XIXème siècle. Baptistin Spade aime « recréer » des meubles de cette période. Il se soucie d’en donner une interprétation toute personnelle tout en exprimant, dans ses créations, le caractère contemporain par l’emploi des techniques les plus modernes. Ce n’est qu’à l’extrême fin de sa carrière que le décorateur amorce une évolution stylistique en créant des meubles plus rationalistes.
Pour ses créations, Baptistin Spade semble cultiver une prédilection pour les bois clairs, notamment le frêne et le sycomore. Mais, il ne rejette pas pour autant les essences plus sombres. Noyer du Honduras, palissandre et acajou sont également utilisés. Il se plaît à revêtir la plupart de ses réalisations d’un décor de laque rehaussé ou non de frottis d’or. Pour les pièces les plus riches, il les gaine de galuchat ou de parchemin. Plus rarement encore, il utilise des panneaux anciens de laque de Chine pour décorer les vantaux d’un meuble. Certains autres meubles sont plus simplement revêtus d’une marqueterie ordinaire. Baptistin Spade excelle dans la technique du frisage qui consiste à créer un décor par l’assemblage de feuilles de placages de bois coupées selon l’orientation du fil. Par ailleurs, il développe un certain goût pour la composition géométrique. Le rectangle est souvent utilisé pour délimiter les formes, certains bureaux adoptent pour leur part une silhouette cintrée. Les plateaux circulaires ou ovales des tables reposent sur un piétement d’une grande variété. Le plus souvent cylindrique, fuselé ou en sabre, en bois, en laiton ou en acier, ces pieds sont réunis ou non par une entretoise fréquemment cruciforme. Enfin, Baptistin Spade crée une caractéristique qui distingue alors ses créations pour les sièges : il accentue la forme de la chute du support d’accotoir en créant une courbe pour l’emplacement de la main.
Toutes ses réalisations se caractérisent par une haute qualité d’exécution. Trait caractéristique de son travail est son souci du détail et des proportions, assurant ainsi aux oeuvres les plus simples un aspect élégant. Baptistin Spade ne se contente pas de créer des meubles. Il effectue généralement l’ensemble de la décoration intérieure en pensant à l’organisation de l’espace. Son mobilier est ainsi mis en valeur par les luminaires, les tapisseries et les tapis dont il dessine les maquettes.
 
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Ses Créations

Baptistin Spade réalise de nombreux aménagements pour des clients privés. Il produit également des ensembles mobiliers et des décors intérieurs pour les bureaux d’Air France, de la Compagnie des Chantiers de Penhoët et ceux des Ateliers & Chantiers de France-Dunkerque. La Compagnie d’Assurance Abeille, la société Radio Luxembourg et le groupe Havas font notamment appel à ses services. Le Mobilier National lui commande des ensembles importants pour les ministères des P.T.T, de l’Education, de la Radiodiffusion, de la Marine Marchande, du Travail et des Finances et lui confie l’exécution d’une partie du mobilier de l’Installation des Ambassades de France à Londres, Pretoria, Ottawa et Varsovie.

Toutefois, le nom de Baptistin Spade est surtout associé à la décoration de paquebots*. Il travaille pour les principaux armateurs que sont la Compagnie Générale Transatlantique, la Compagnie des Messageries Maritimes, la Compagnie de Navigation Mixte, la Compagnie des Chargeurs Réunis, la Compagnie de Navigation Paquet et la Société Générale de Transport Maritime.

All Ses Créations

Bar d’appartement en frêne à porte pleine pivotante dans sa partie centrale. Le vantail et les montants sont entièrement laqués. Un décor stylisé à la feuille d’or rehausse la partie centrale de la porte. Le meuble repose sur un piétement en fuseau se terminant par des sabots en laiton dorée. 

Bar d’appartement ouvert. L’intérieur est en sycomore gainé de cuir, recouvert de miroirs ou rehaussé de laque.

Enfilade ouvrant par deux vantaux en façade, à décor de laque parsemé de fleurs et d’étoiles stylisées. La serrure et le trou de serrure se trouvent ainsi dissimulés dans le décor. Le plateau rectangulaire en laque est en retrait. Les montants plaqués sont en saillie et se prolongent jusqu’au sol par des pieds en sabre terminés par des sabots en laiton.

Enfilade ouvrant, en façade, par cinq tiroirs dans la partie centrale, flanqués de part et d’autre par un vantail décoré d’une marqueterie à motif de quadrillage. L’ensemble repose sur quatre pieds fuselés terminés par des sabots en laiton.

Enfilade ouvrant par trois vantaux en façade. Chaque vantail est sculpté en pointe de diamant et orné, en son centre, d’un cervidé, à la manière de la porcelaine de Wedgwood. Le plateau rectangulaire, en retrait, est ceint d’une lingotière en laiton doré. Le piétement en gaine est terminé par des sabots en laiton.

Enfilade ouvrant par trois portes en façade. Le vantail central est orné, en son centre, d’un bas-relief représentant un couple dans un entrelacs de feuillage stylisé. Une lingotière en laiton souligne le chantournement de la partie centrale de la traverse. Le meuble repose sur quatre pieds courts terminés par des sabots en laiton doré.

Canapé recouvert de tapisseries d’Aubusson d’après des cartons de Baptistin Spade.

Ensemble de salon composé d’un canapé et de fauteuils. Table basse, au plateau rectangulaire, est décorée d’un dessin stylisé en laque, rehaussé de filets d’or. Le meuble repose sur des pieds cylindriques, disposés en ressaut dans les angles. Tapis circulaire décoré de fleurs et de rubans stylisés d’après des cartons de Baptistin Spade.

Ensemble de salon composé d’un canapé et de fauteuils aux nez d’accotoirs concaves. Chaque siège présente une couverture en tapisserie d’Aubusson d’après des cartons de Baptistin Spade. Table basse, au plateau circulaire, repose sur quatre pieds fuselés terminés par des sabots en laiton doré.

Ensemble salon salle à manger composé d’une enfilade, d’une table ronde dont le plateau est orné de laque et rehaussé d’un filet d’or formant bordure, de quatre chaises au dossier ajouré, et reposant sur un piétement antérieur cambré à angle saillant, d’un guéridon a un plateau rond en verre rehaussé d’une bordure florale stylisée. Le piétement central, formé de quatre fûts en colonne droite ceints d’un jonc en laiton doré, repose sur une base triangulaire curviligne et d’un fauteuil.

Ensemble salle à manger.

Table à circulaire à piétement central reposant sur quatre pieds. Ensemble de chaises, à dossier ajouré, formant un X dans sa partie centrale. L’assise présente une couverture en tapisserie d’Aubusson, d’après un carton de Baptistin Spade. Chaque siège repose sur un piétement alliant des pieds antérieurs fuselés et des pieds postérieurs en sabre. Enfilade ouvrant par trois vantaux. La façade est décorée d’une marqueterie géométrique, rehaussée dans la partie centrale du vantail médian, d’un décor floral bordé d’une guirlande stylisée. Les colonnes en ressaut, formant les montants, se prolongent jusqu’au sol par quatre pieds fuselés terminés par des sabots en laiton doré. Fin années 1940 - début années 1950.

 

 

Ensemble salle à manger

Chaises identiques aux photos n°11 et n°25. 
Idem. Seule, le piétement de la table varie par rapport à la table précédente. Elle repose sur  quatre pieds cylindriques ceints, à leurs extrémités, d’une bague en métal doré. Le piétement est réuni par une entretoise cruciforme.
Fin années 1940 – début années 1950.

Ensemble salle à manger.
Années 1940 pour les chaises.

 
 

Salle à manger. Table portefeuille en laque grise, reposant sur quatre pieds fuselés terminés par des sabots en laiton doré. Les chaises présentent un dossier ajouré, formant un X dans sa partie centrale. Le piétement antérieur est cambré et à angle saillant tandis que les pieds postérieurs sont en sabre.

Ensemble bureau anglais acajou 1,45x0,70m dessus vernis polyester.
La table de bureau repose sur un piétement en X terminé par des sabots en laiton doré. Le plateau rectangulaire est recouvert de laque et est rehaussé aux angles de cornières en laiton doré.

 

Ce bureau est réalisé en noyer du Honduras. Le plateau présente une ligne en arc de cercle. Il est gainé de cuir au centre, ceint d’un filet d’or et bordé d’acajou. Il repose sur quatre pieds fuselés aux sabots en laiton doré.

 
 

Secrétaire en pente d’inspiration Transition.
Le meuble repose sur quatre hauts pieds cambrés, à angle saillant, terminés par des sabots en laiton doré. En façade, l’abattant est décoré de laque rehaussé d’un filet d’or formant bordure. Un tiroir est aménagé dans la ceinture.

 

Meuble sans fonction connue. Il s’ouvre par une porte en façade, ornée d’un décor stylisé en laque. Les montants cylindriques, en léger ressaut, sont interrompus au niveau des traverses inférieures. Celles-ci sont soulignées d’un jonc en bois bordé d’un filet d’or. Ce meuble repose sur un piétement hybride associant la colonne fuselée et la gaine.

Meuble à hauteur d’appui disposé sur un socle ouvrant par trois vantaux en façade. La partie centrale est ornée d’un décor de laque stylisé ; les deux vantaux qui la flanquent sont recouverts d’une marqueterie géométrique. L’ensemble repose sur quatre pieds courts terminés par des sabots en laiton.

 

Enfilade en sycomore formant coiffeuse. Entièrement gainée de galuchat beige, elle repose sur quatre pieds fuselés à sabots et entretoise en X en laiton doré.
Année 1950

 

Enfilade en sycomore formant coiffeuse ouverte. Un caisson central ouvre à deux abattants sur un intérieur en sycomore aménagé d’une lumière, d’un miroir et de tiroirs. De part et d’autre, les vantaux ouvrent sur des tiroirs.

 

Enfilade à abattant fermé reposant sur un piétement fuselé terminé par des sabots en laiton doré. La façade est ornée de deux petits panneaux anciens de laque de Chine.

 

Enfilade à abattant ouvert abritant un appareil de radio et un électrophone ; à droite un casier pour les disques, à gauche, un mini-bar.
Fin année 1950

 

Table à plateau rectangulaire à fond de marqueterie formant bordure. Le piétement consiste en quatre fûts à colonne droite, ceints d’un jonc en laiton doré. Les pieds reliés deux à deux reposent sur une base rectangulaire. Ensemble de chaises, à dossier ajouré, formant un X dans sa partie centrale. L’assise présente une couverture en tapisserie d’Aubusson, d’après un carton de Baptistin Spade. Chaque siège repose sur un piétement alliant des pieds antérieurs fuselés et des pieds postérieurs en sabre. Enfilade ouvrant par trois vantaux. La façade est décorée d’une marqueterie géométrique, rehaussée dans la partie centrale du vantail médian, d’un décor floral bordé d’une guirlande stylisée. Les colonnes en ressaut, formant les montants, se prolongent jusqu’au sol par quatre pieds fuselés terminés par des sabots en laiton doré.
Fin années 1940 - début années 1950.

 

Ensemble bureau. Table de bureau au plateau rectangulaire reposant sur quatre pieds fuselés terminés par un sabot en laiton. Table basse rectangulaire en laque et rehaussée de filets d’or. La large ceinture est ornée d’un jonc en laiton doré. Le plateau repose sur quatre colonnes fuselées disposées en ressaut dans les angles. Chaque pied est protégé par un sabot en laiton doré. Ce détail est récurent dans la production de B.Spade après 1945.

 

Salon. Table basse à plateau rectangulaire en verre et structure métallique. Ensemble de salon composé d’un canapé et de fauteuils à piétement métallique.
Fin année 1950

 

Petit salon. Meuble dont la fonction n’est pas connue possède une structure métallique. Il ouvre en façade par un vantail orné de laque et rehaussé d’un décor stylisé à la feuille d’or dans sa partie centrale. Petite table basse circulaire à plateau de verre, reposant sur quatre pieds fuselés terminés par des sabots en laiton doré. Fauteuils à structure métallique. Les pieds courts, en tube métallique peint sont terminés par des sabots en laiton doré. Tapis circulaire à bordure géométrique stylisée d’après un dessin de Baptistin Spade.
Fin année 1950.

 
 

Ensemble chambre à coucher d’inspiration Transition. Le secrétaire en armoire s’ouvre par un abattant, dans la partie centrale. Il est surmonté d’un tiroir tandis que trois autres prennent place dans la partie inférieure. Chaque tiroir est muni de deux discrètes poignées et d’une serrure en laiton doré dont la forme circulaire se dissimule parmi les motifs d’étoiles et de fleurs stylisées rehaussant la façade en laque. Ce décor est repris pour décorer le chevet de pieds dont les montants cylindriques sont légèrement en ressaut. Les tables de chevet, au plateau rectangulaire, reposent sur un piétement cambré, à angle saillant. Un tiroir, muni d’un bouton de préhension en laiton doré, est aménagé dans la ceinture, en façade. Fauteuil aux nez d’accotoirs concaves. Il présente une couverture en tapisserie d’Aubusson d’après des cartons de Baptistin Spade.

 

Lit style Louis XVI

 

Salle de séjour exposée au Salon des Arts Ménagers, Paris, 1953. « Un living-room d’où se dégage une impression de sérieux confort. Comme une pièce principale, il contient une impressionnante armoire à trois corps juxtaposés, les éléments latéraux s’offrent à de multiples usages, celui du centre renfermant un lit escamotable ». Mobilier et Décoration, avril 1953, p.13.

bar-d-appartement-en-frene
Bar d’appartement ouvert
Enfilade ouvrant par 2 vantaux en façade
Enfilade ouvrant, en façade, par 5 tiroirs
Enfilade ouvrant par 3 vantaux
Enfilade ouvrant par 3 portes
Canapé recouvert de tapisseries d'Aubusson
Salon
Salon
Ensemble salon salle à manger
Ensemble salle à manger
Ensemble salle à manger
Ensemble salle à manger
Salle à manger
Ensemble bureau anglais
Bureau en noyer du Honduras
Secrétaire en pente d'inspiration Transition
Meuble
Meuble à hauteur d'appui
Enfilade en sycomore
Enfilade en sycomore
Enfilade à abattant fermé
Enfilade à abattant ouvert
Salle à manger
Ensemble bureau
Salon
Petit salon
Ensemble chambre à coucher
Lit style Louis XVI
Salle de séjour Salon des Arts Ménagers

Décorations de Paquebots

Baptistin Spade débute sa carrière de décorateur de paquebot en 1935 sur le Normandie. S’il aménage l’appartement du chef mécanicien principal, Baptistin Spade intervient surtout en qualité d’exécutant. Il réalise ainsi une partie des sièges du hall galerie, du fumoir, du grill-room et du grand Salon des 1ères Classes. A la différence des premiers, ces derniers conçus par le décorateur Jean-Maurice Rothschild (1902-1998) le marquent particulièrement. On retrouve cette influence lorsque la Compagnie Générale Transatlantique distingue Baptistin Spade en lui confiant, entre autres, la décoration des trois salons des 1ères Classes du Liberté (1950). C’est l’occasion, pour lui, de renouer avec un certain luxe qui mêle les ors, les panneaux de laque et la tapisserie d’Aubusson. Si les sièges du Grand Salon sont très inspirés de ceux créés par J.-M. Rothschild, ils sont recouverts d’une tapisserie d’Aubusson à motif floral, d’après des cartons créés par B. Spade. Le décorateur a également dessiné les tapisseries des sièges de deux autres salons ainsi que le tapis et les luminaires.
 
Les ateliers Spade réalise de nombreux espaces intérieurs de paquebots après la Seconde guerre mondiale. Citons la salle à manger des 1ères Classes et le fumoir-piscine du « De Grasse » (version refondue) de 1947 ; l’appartement du Commissaire Principal, les salles à manger de 1ère Classe et de la classe Cabine de l’Ile de France (1949) ; la grande descente et le hall, le fumoir, le lido et la piscine 1ère Classe, appartement de luxe pour Flandre (1952) ; différents ensembles pour Ville d’Alger, et pour Ville de Tunis, Salon et la salle à manger des 1ères Classe de Kairouan , Lyautey et Salon et salle à manger 1ère El Djezair. A ces réalisations, il faut ajouter sa participation aux emménagements de Londres, Arromanches, El Kantara, El Mansour, Florida, Félix Roussel, Antilles, Maréchal Joffre, Cambodge, Fort Desaix, Fort Royal, Ancerville, Shalom, Myconos, Electra ainsi que des cargos et des yachts. Baptistin Spade termine sa carrière avec la réalisation de la descente des 1ères Classes du France.
 

Le Nouveau France

Didier Spade, petit-fils de Baptistin Spade, décorateur de paquebots, était prédestiné à prendre la relève dans l’exercice de ce beau et difficile métier ; mais les événements se sont déroulés autrement, jusqu’à ce que l'Histoire le rattrape de la plus belle manière. …
Dès 1988, après un détour dans la communication, il a commencé à concevoir et faire construire des bateaux. Amoureux de Jazz New Orleans et des grands bateaux à roue du Mississippi, il a voulu recréer sur la Seine ces témoins de la culture française en Amérique.
C’est ainsi que le Tom Sawyer, le Mississippi, le Louisiane Belle et le Tennessee firent leur apparition sur la Seine, bientôt suivis du River Palace, dans le style art déco, puis du Clipper Paris, yacht classique, qui aujourd’hui encore est amarré à quelques encablures de la Tour Eiffel.
 
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Il a cédé la Compagnie des Bateaux à Roue après vingt ans d’une passionnante aventure.
C’est alors que le destin l’a rappelé à lui lors de la vente d’objets de l’ancien France, dont certains espaces furent décorés par son grand-père Baptistin Spade. « Un objet m’attirait particulièrement : le nez du France. »
Il n’a pas remporté l’enchère du nez du paquebot, mais, une semaine plus tard, cette belle pièce de cinq mètres de haut et pesant plus de quatre tonnes allait finalement prendre sa place devant la porte de ses bureaux parisiens et être à l’origine de sa plus belle aventure entrepreneuriale. 
Une incroyable histoire s’est alors construite pour faire renaître un nouveau paquebot FRANCE, moderne, ambitieux, et innovant. Toute une équipe de professionnels de la croisière s’est mobilisée pour imaginer cet impressionnant navire de 190m de long, à l’étrave imposante.
En 2018 le « nez du France » a réalisé son dernier voyage : il a été préempté par le Ministère de la Culture pour le compte de la Ville du Havre où il est désormais exposé.
 
Le nouveau FRANCE annonce une nouvelle ère de la croisière, sur un marché en plein essor, celui des paquebots à taille humaine, offrant espace, confort et qualité à leurs passagers, répondant ainsi à l’attente d’une clientèle internationale exigeante pour laquelle la France est symbole de raffinement.
Aujourd’hui, la France revient au premier plan avec un magnifique paquebot, moderne et innovant : nos plus grands talents français et toute une nouvelle génération de créateurs vont pouvoir s’exprimer à bord : arts décoratifs, gastronomie, savoir-vivre, ce navire symbole de notre culture du goût et de l’élégance, sera l’ambassadeur du « made in France » sur toutes les mers du monde.

Données techniques :

 190m de long
 27m de large
 37.000 tonneaux
 Tirant d'eau 6.00m

 12 ponts
 460 passagers
 Vitesse maxi : 21 noeuds
 Carburant : hybride gasoil

Retrouvez tous les détails du projet sur : www.lenouveaufrance.com